Qui sont les acteurs du projet ?

Le syndicat JAVO (Jouanne – Agglomération de Laval – Vicoin – Ouette)

Dans le cadre d’une animation du Mois du climat 2025 organisé par le syndicat JAVO ayant eu lieu au Bourgneuf-la-Forêt, L’Autre Radio a interviewé Nicolas Boileau, directeur du syndicat JAVO.

Quel est le projet ?

Restaurer les zones humides pour s’adapter au changement climatique

Face aux bouleversements du changement climatique, le JAVO restaure des zones humides afin de protéger les habitants et mieux s’adapter.

Pourquoi remettre les zones humides au cœur de la conversation sur le climat ?


A mesure que le climat se dégrade et que les phénomènes extrêmes s’amplifient, une sécheresse est l’autre facette de la pièce d’une inondation. On a oublié que les zones humides ont cette fonction de régulation sur ces 2 évènements.
L’eau du sol, l’eau qui tombe on a le moyen de la garder en la stockant dans les zones humides. Elles vont absorber l’eau l’hiver et se remplir. Lorsqu’elles seront pleines à la fin de l’hiver, elles restitueront l’eau stockée. C’était l’occasion dans le cadre du Mois du climat de présenter des exemples concrets.

Comment reconnaître les zones humides ?


On a 2 types de zones humides :


• La tourbière qui est un sol saturé d’eau où pousse une végétation très spéciale qui met des milliers d’années à se constituer. On en avait beaucoup, il en reste surtout au nord du Département.
• L’autre type ce sont des zones humides de fond de vallée en bordure de cours d’eau où on a des prairies humides ou des sources qui rejaillissent.


En Mayenne, on est un pays de sources c’est-à-dire que le linéaire de cours d’eau est très important. On a beaucoup de ruisseaux, beaucoup de sources mais pas de grandes zones humides comme on peut en avoir dans la vallée de la Loire ou en Loire-Atlantique.
On est doté de multitudes de petites zones humides, c’est ça qui fait l’oubli. On a perdu de vue la fonction de ces zones plus petites. C’est le cumul de ces zones qui vont faire un effet à l’échelle du climat.

Est-ce que l’on peut dire que restaurer une zone humide c’est investir dans une infrastructure naturelle de protection du territoire ?


C’est exactement ce que l’on cherche à faire. La nature nous offre des services gratuitement bien mieux fait et bien moins cher que ce que pourrait faire la technologie humaine, à condition de lui donner la capacité de le faire. Notre objectif est de remettre en état des zones ou de redonner des fonctionnalités de capacités d’éponge et de la laisser travailler sur le long terme. Alors au début il y a un petit investissement, quelques milliers, quelques dizaines de milliers d’euros mais sur le long terme on est gagnant. Le service rendu par la zone humide est gratuit.
On a toute la technologie pour filtrer l’eau et la rendre potable mais ça nous coûte extrêmement cher. Cet argent aujourd’hui il manque. On ne peut pas en dépenser à tort ou à travers. On a cette chance en Mayenne de pouvoir compter sur ce réseau hydrographique et son bassin versant, il faut le restaurer, il faut le maintenir en l’état et il nous rendra bien des services.

Pourquoi ces espaces ont été considérés comme inutiles ?


Il y a eu 2 périodes :


• La période hygiéniste avec le développement de la médecine, du progrès où on a vu les zones humides comme des zones dangereuses à maladies. On a tout fait pour drainer et assécher ces zones humides.
• La seconde évolution est celle d’après-guerre où l’agriculture de production se met en place. Les zones humides sont vues comme des espaces peu rentables.

Comment peut-on faire évoluer les mentalités de « terrain perdu » à « terrain précieux » ?


Ce n’est pas possible de laisser des espaces sans rien faire c’est pourquoi on a longtemps planté du peuplier en fond de vallée. L’agriculture voit toujours ces espaces comme des zones improductives avec de la règlementation même si les mentalités évoluent.
Les collectivités sont innovantes comme le montre le cas sur le Bourgneuf-la-Forêt avec des aménagements sur plusieurs zones pour prévenir les inondations et lutter contre la sécheresse.

En quoi va consister l’animation ?


Il y a aura une visite de 3 zones réparties dans le bourg. Il y a déjà des résultats observables notamment sur la prévention des inondations. La restauration de zones humides et l’espace de divagation des eaux nous a permis de protéger le centre bourg inondable vis-à-vis d’évènements violents de récurrence 30 ans ou plus.

Quel est le rôle du syndicat ?


Sur le territoire de Laval agglo, d’une partie des Coëvrons et de Meslay Grez, il a la compétence GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations). Le syndicat est ainsi responsable de la gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations sur ces territoires.